je vous mets ci dessous un article de presse paru hier sur Midi Libre
Il s'agit de Romain le camarade de classe de mon fils qui s'était fait renversé en mai 2010 et pour lequel vous avez pour la plus part envoyé une ou plusieurs cartes pour lui témoigner votre solidarité
il n'est pas interdit de commenter l'article mais ne vous emportez pas trop sur la personne à l'origine de cet accident ! on ne peut malheureusement pas toujours écrire ce que l'on pense...
Romain, j'arrive à l'avoir de temps en temps par mail et il remercie et donne le bonjour à toutes les "copinautes" comme il dit !
Nous lui souhaitons bien évidemment tout le courage nécessaire, des progrès visibles et une totale récupération.
Il lui faudra beaucoup de temps pour "récupérer", sa vie a changé depuis ce triste jour de mai 2010, comme vous le lirez dans l'article il ne peut plus faire ce qu'il faisait avant, ni envisager une carrière de pilote de chasse mais j'espère qu'il rebondira bien et qu'il saura trouver son chemin. Je le sais bien entouré.
Comme vous le savez son histoire m'avait bouleversée et elle me bouleverse toujours autant, parce que je suis "maman" certainement...et hypersensible !
Je ne connais pas Romain, je lui parle par textos ou mails, j'ai un ange pour lui que j'avais acheté quand il était dans le coma, il faudra bien que je lui donne un jour........pour le moment je ne suis pas encore "prête"
L'essentiel pour moi c'est qu'il est toujours là et je pense que sa maman doit aussi penser comme moi
@+
source Midi Libre Lunel du 1er avril 2012
Lunel Renversé par une voiture, Romain se bat pour réapprendre à vivre
Rééducation, scolarité, cours particuliers : l’agenda de Romain est chargé. (© D.R)
Romain revient de loin. De très loin. Le 21 mai 2010, ce jeune homme insouciant, brillant et sportif se fracasse sur une réalité qu’il ne soupçonnait même pas. Et qui va bouleverser sa vie à l’approche de ses seize ans. Alors qu’il traverse le passage clouté pour rejoindre son lycée, au nord de Lunel, il est renversé par un chauffard.
"Je ne me souviens de rien. C’est comme si on m’avait supprimé le disque et que tout n’avait pas été sauvegardé." Et pour cause, le cerveau a été touché, écrasé. C’est seulement après quarante-cinq jours dans le coma qu’il se réveille, à la mi-juillet. Dans une nouvelle vie où il faut tout réapprendre. À parler avec l’orthophoniste. À voir double car la vue a également été affectée. À bouger. "Quand je me suis réveillé, j’étais dans un sale état. Sous perf, avec une sonde dans l’estomac."
"C’est un enfant qui faisait plein de choses, de sport. On lui a brisé les ailes, lâche Muriel, sa mère. Ce drame a aussi eu un impact sur toute la famille. On ne s’occupait plus de notre autre fils".
"Les gens n’ont pas conscience de ce que c’est"
Aujourd’hui, presque deux ans après le drame, les progrès réalisés sont immenses, inespérés même de l’avis des médecins. "Mais il ne peut pas se servir de ses mains, a des tremblements, des problèmes d’équilibre. Il doit sortir en fauteuil même s’il commence à faire quelques pas avec les béquilles." Battant, Romain l’admet. "Je faisais beaucoup de sport avant. Natation, tennis, basket, rugby, ski, vélo. C’est pour ça que j’ai pu me remettre plus rapidement."
En deux ans, que d’efforts consentis ! Après les urgences de Guy-de-Chauliac, la rééducation s’est déroulée à Lamalou-les-Bains. Ergothérapie. Kiné. Tout en prenant de plein fouet la souffrance et la détresse des autres enfants blessés, brûlés, amputés. Romain repense ainsi à Charles, qu’il a laissé, et qui restait les yeux ouverts, sans parler. "Il aurait fallu l’emmener là, à Lamalou, pousser les fauteuils roulants. Les gens n’ont pas conscience de ce que c’est", assure Muriel, en repensant à l’homme qui a failli tuer son fils.
La rééducation se poursuit aujourd’hui parallèlement à sa scolarité. "Romain va deux jours et demi par semaine au lycée avec un secrétaire qui écrit pour lui. Il a un ascenseur. Tout est aménagé, explique sa mère. Le reste du temps, mardi et jeudi, il est à l’hôpital à Palavas pour la kiné et la balnéo." Sans compter les cours particuliers en mécanique et électronique.
"Vous vous retrouvez seul dans votre canot"
Malgré sa force de caractère, le jeune reconnaît les périodes de doute. "C’est dur au début de se donner des objectifs dans la vie. On se sent largué, admet Romain. Vos amis avancent dans un bateau. Et vous vous retrouvez seul dans votre canot. En fauteuil, j’ai l’impression qu’on m’écoute moins, les gens n’osent pas me regarder. Mais heureusement j’ai gardé mes amis. Je sors avec eux." Il a aussi fallu surmonter les moments de rage. "Et le cap de la colère. Quand je suis revenu un an après à la maison, ça a été terrible, j’en voulais à la terre entière." Les parents l’admettent eux aussi. "La colère a été l’élément le plus difficile à gérer pour tout le monde."
Son énergie, Romain, longtemps élève surdoué, l’emploie à reprendre tambour battant sa scolarité. Un retour au lycée avec une nouvelle maturité à une période de la vie où un adolescent est plus porté sur la futilité, l’apparence. Romain ne perd même pas une année. Mais il apprend, aujourd’hui en Terminale S, à ne plus avoir 17 de moyenne. Et à se construire de nouveaux rêves. "Je voulais être pilote de chasse. J’espère pouvoir travailler dans l’aéronautique, l’aérospatiale." Le tout en continuant sa rééducation. "Ce sera l’histoire de toute une vie", concède Muriel.
À l’heure de prendre congé, non sans humour, Romain lâche, "ne faites pas trop dramatique. Je ne veux pas faire pleurer tout le monde. La vie ne s’arrête pas là. Il faut juste s’en donner les moyens". Il admet une seule crainte, si compréhensible. "En juin, celui qui m’a renversé va retrouver son permis. J’espère ne pas le recroiser."